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théâtre

Homme pour homme

Bertolt Brecht / Clément Poirée

[CRÉATION]
En 2009, Clément Poirée avait déjà monté Dans la Jungle des villes. Un retour à Brecht donc, avec Homme pour homme, pièce de jeunesse, comédie burlesque empreinte de l’influence de Chaplin que le dramaturge admirait tant. 
 

« Magie, trouvailles scéniques, intelligence de la scénographie, finesse de la direction d’acteurs », les critiques se sont penchés sur les précédents spectacles du jeune metteur en scène Clément Poirée comme des bonnes fées sur le berceau d’un nouveau né. On aurait mauvaise grâce à douter que le miracle ne se reproduise pas pour cette nouvelle création dont les premières représentations seront données à l’Espace des Arts. Un retour à Brecht – en 2009, il avait monté Dans la Jungle des villes – avec Homme pour homme, pièce de jeunesse, comédie burlesque empreinte de l’influence de Chaplin que le dramaturge admirait tant. Homme pour homme est le récit d’une perte d’identité consentie, celle de l’insouciant Galy Gay, parti acheter un poisson et se retrouvant embrigadé dans l’armée des Indes. De l’insouciant jeune homme au chien de guerre héroïque, il n’y a pas plus d’épaisseur qu’entre les deux faces d’une pièce de monnaie que la vie s’amuserait à lancer. Très vite « Galy Gay prend l’initiative de ne plus répondre à son nom. Il ne se reconnaît plus ». Un homme est un homme : Galy Gay est mort, vive Jeraiah Jip ! Une mise en abyme troublante de ce qui fonde un individu, une dissolution de ce « je » qu’il croit chérir et qui n’est sans doute que l’une des multiples facettes de l’être multiple qui le constitue : « Et si un homme n’était qu’une page blanche sur laquelle on peut, à loisir, effacer l’identité et redessiner un nouveau personnage ? ». Clément Poirée s’entoure d’une distribution remarquable pour raconter cette fable essentielle de l’œuvre de Bertolt Brecht.