Gérard Cambon créé un univers fait de « locomobiles », de petites voitures surréalistes, fruit d’assemblages insolites. Il construit des cités faites de bric et de broc où se promènent une foule de drôles de petits personnages. Un monde ludique et poétique qui nous raconte un tas d’histoires… mais c’est à nous de les inventer ! Cet artiste autodidacte a commencé à sculpter et à faire des collages quand il était enfant. Après les bateaux et les avions en bois, il découvre le papier mâché et réalise très jeune des personnages caricaturaux à la manière de Daumier. Petit à petit, il incorpore d’autres matériaux et se lance dans des assemblages improbables : une graine de baobab avec une dent de cachalot, une orange avec une boîte ancienne, un vieil appareil photo avec un garde-boue de vélo. Un univers miniature aux allures de bande dessinée en trois dimensions qui, selon Gérard Cambon, « n’est pas un monde parfait : les engins sont obsolètes, les façades crasseuses, les hommes s’engueulent ou se défient mais ça sent la débrouille, l’échange, le créatif. » Pour cet artiste, « Rêver, c’est créer des images. Ce n’est pas refuser en bloc le monde dans lequel nous vivons – il faut bien faire avec – c’est plutôt, par petites touches, esquisser les contours d’une humanité… » Trop construit pour être assimilé à l’art brut, trop fantaisiste pour être expressionniste, l’art de Gérard Cambon est estampillé « singulier ». Dans tous les sens du terme.