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théâtre

Sur l'autre rive

(VARIATION THÉÂTRALE)

Anton Tchekhov / Cyril Teste / Collectif MxM

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Une satire sociale, humaine, violente et ludique criante de vie et de fièvre. 


Après La Mouette, Cyril Teste adapte Platonov, la première pièce de Tchekhov écrite alors qu’il n’avait que 17 ans. Une pièce de l’excès et du débordement, s’inscrivant au plus près des corps, des énergies et des émotions. 

Dans cette œuvre inachevée, immorale, foisonnante, romanesque et chorale, les destins de plusieurs générations se croisent. L’auteur dépeint des emportements et la folie comme s’il y avait trop d’alcool, trop de fumée, trop de désir. Ainsi, le spectacle est extrêmement bien conçu comme une interminable fête avec de la musique, des corps qui dansent, qui s’embrassent, et qui meurent.

Étonnamment, les intrigues traduisent l’époque d’aujourd’hui et posent la question de la transmission de la société patriarcale. Les excellents interprètes se livrent sans tricher, aidés par la puissance des caméras dans un spectacle où cinéma et théâtre sont intimement mêlés. À nouveau du grand art ! 

La presse en parle

Cyril Teste réussit parfaitement à faire émerger les multiples enjeux au milieu de cette soirée où, l’alcool aidant, le précipice de la décadence n’est jamais loin. (…) Sa maîtrise technique, qui, comme toujours chez lui, permet une irruption sans aucun accroc de la vidéo, génère également une remarquable fluidité au plateau et parvient à finement refléter l’ambiance de ces fêtes où, minute après minute, interlocuteur après interlocuteur, l’on picore des bribes d’informations jusqu’à reconstituer l’ensemble du puzzle. Vincent Bouquet - sceneweb.fr

L’image est mise en perspective de l’action sans l’illustrer et Cyril Teste crée un espace-temps fictif contrastant avec le réalisme du plateau. Avec ce dispositif sophistiqué mais parfaitement huilé, il prend le risque de mettre le théâtre à distance, au profit du cinéma mais à la fin, nous retrouvons le 5e art dans sa nudité première, une scène presque burlesque mais d’une grande intensité dramatique où les personnages, comme frappés par la foudre, deviennent ces personnages tchekhoviens, revenus pour nous parler de notre désarroi face au chaos des sentiments, et aux bouleversements du monde. On peut se demander avec l’un d’eux : Que restera-t-il de nous, à la fin ? Mireille Davidovici – Théâtre du blog