À l’heure où le monde s’extrême droitise et les corps sont oppressés ou militarisés, F*cking Future nous rappelle que la danse permet de résister.
Sur une petite scène quadrifrontale surélevée, les sept interprètes de Marco da Silva Ferreira et lui-même, se risquent dans une chorégraphie au tempo impitoyable auquel personne ne peut échapper. Totalement impliqués dans leurs corps, investis dans leurs gestes, qui empruntent à la danse contemporaine son abstraction expressive, et au hip-hop ses isolations et ses tours virtuoses, tout en les décalant à force de subtils infléchissements, les danseurs s’élancent dans une gestuelle puissante. F*cking Future raconte la rectification des corps, militaires, militants, corps machines de l’ère industrielle sur des sons pop et funk. Virilité, violence et systèmes patriarcaux font affaire loin de tout affect, et l’individu en sort fragilisé. Le chorégraphe, qui n’aime rien tant qu’ausculter ce que la danse exprime, crée une pièce courageuse, à la hauteur des conflits que nous traversons.